Jazz a Vienne 2025



Dee Dee BridgewaterDee Dee Bridgewater

Dee Dee Bridgewater et Rosa BrunelloDee Dee Bridgewater et Rosa Brunello

Dès le 1er juillet, les premières notes bleues caressaient les oreilles des amateurs du genre lors du concert de l’immense chanteuse de Jazz Dee Dee Bridgewater, entièrement impliquée dans un répertoire très engagé, voire militant, au service de la cause féminine, mais également des Droits Civiques. Sa voix Soul Blues reprenait donc pour l’occasion, et pour le plus grand plaisir d’un public tout acquis à la fascinante diva habituée du Théâtre antique, des titres signés entre autres Ray Charles, Abbey Lincoln (pour deux d’entre eux) ou Nina Simone avec le superbe Mississippi Goddam. Frissons garantis ! A noter, au sein de ce quartet exclusivement féminin, la performance de Rosa Brunello au groove imparable à la basse, nous gratifiant d’une introduction éblouissante à la contrebasse puis à la basse électrique sur l’émouvant Tryin’ Times de Roberta Flack, récemment disparue, et à qui Dee Dee Bridgewater rendit un hommage appuyé.


Shirazette TinninShirazette Tinnin

Carmen StaafCarmen Staaf

Shirazette Tinnin à la batterie et Carmen Staff aux claviers, également en charge de la direction artistique de cette formation, apportaient parallèlement leur contribution respective à la réussite de ce spectacle enthousiasmant. Rappel et standing ovation méritée en fin de concert.



Muddy GurdyMuddy Gurdy

Le 6 juillet, sur la scène de Cybèle et devant un parterre comble, se produisait le groupe Muddy Gurdy de la chanteuse guitariste Tia Gouttebel, dont la voix grave et la guitare hypnotique, parfaitement soutenues par la vielle à roue lancinante de Gilles Chabenat et les percussions de Fabrice Bony, délivrèrent un Blues original, dont les influences affichées North Mississippi Hill Country Blues alternaient avec les rythmes louisianais à consonance Zydeco, dont un très dansant Jambalaya.

Tia Gouttebel leader du groupe Muddy GurdyTia Gouttebel leader du groupe Muddy Gurdy

Ce répertoire, extrait de la remarquable trilogie initiée en 2017 par le regretté Marc Glomeau avec Muddy Gurdy, poursuivie en 2020 avec les enregistrements de Homecoming et plus récemment de Seven en 2024, enchanta le public qui apprécia la démarche artistique du groupe et le charisme de Tia. L’interprétation du titre Afro Briolage, composition signée Marc Glomeau-Tia Gouttebel, ainsi que la fusion entre Boogie et Bourrée, fut l’un des moments innovants de ce concert.

 


Célia KameniCélia Kameni

Le 8 juillet proposait en première partie de soirée, sur la scène du Théâtre antique, le projet Méduse de la chanteuse Célia Kameni à la voix soul parfaitement adaptée à ce répertoire oscillant entre Pop Jazzy et performance vocale intimiste Bluesy. Juliette Serrad, au violoncelle, apportait une note mystérieuse et éthérée à l’ensemble. Célia Kameni, une artiste encore en devenir, fortement influencée par Norah Jones et à l’avenir prometteur. A suivre…


Madeleine PeyrouxMadeleine Peyroux

En seconde partie de soirée, dans un style radicalement différent, la chanteuse américaine Madeleine Peyroux, ne ménagea pas ses critiques à l’égard de l’actuel président des Etats-Unis comme avait pu le faire, une semaine plus tôt, Dee Dee Bridgewater. Le Blues bien présent dans la voix au service d’un répertoire faisant la part belle à sa récente production discographique Let’s Walk (2024), Madeleine Peyroux, guitare acoustique en bandoulière, idéalement secondée par Andy Erin aux claviers et la guitare électrique subtile de Jon Herrington, ravit son auditoire.

 

Dianne ReevesDianne Reeves

La soirée se termina par la prestation d’une grande Dame du Jazz vocal, Dianne Reeves, dont la voix riche en nuances Soul Blues, captiva l’attention d’un public venu en nombre assister à l’un des temps forts de ce Jazz à Vienne 2025. La rythmique souple de la paire Ruben Rogers (basse, contrebasse) – Terreon Gully (batterie) sur laquelle pouvaient broder le guitariste Chico Pinheiro et John Beasley sur ses claviers offrait à Dianne Reeves un écrin de choix pour poser sa voix. Un récital haut en couleurs ovationné comme il se doit !

 

Térez MontcalmTérez Montcalm

Dès minuit, en accès libre, se produisait au Club, dans le cadre des afters, la chanteuse, auteur et compositrice québécoise Térez Montcalm aperçue quelques heures auparavant au kiosque où elle se pliait de bonne grâce au jeu de l’interview, ravie de venir pour la première fois à Jazz à Vienne. Son répertoire s’articule entre standards du Jazz et compositions personnelles non dénuées de poésie, pour le plus grand plaisir de ses aficionados.

Rendez-vous incontournable de la période estivale en Rhône-Alpes, Jazz à Vienne offre un panorama varié des musiques Jazz actuelles, riche de l’apport artistique des femmes dans ce milieu créatif, parfaitement souligné par les organisateurs.

 

Expo Vinyles Les Femmes dans le JazzExpo Vinyles Les Femmes dans le Jazz
Précisons, par ailleurs, que tout au long de ces 15 jours de festival, le Musée Saint-Pierre accueillait une exposition Vinyles, dont l’un des volets mettait en lumière l’histoire des femmes dans le Jazz à travers 180 pochettes issues de la collection de Jean-Paul Boutellier, avec un focus sur les enregistrements de Mary Lou Williams. Une initiative intéressante !